1er Mai :
Nous décidons de quitter notre mouillage forain du quartier
de Sliema pour rejoindre le port de Msida et cela pour plusieurs raisons :
envie de rester encore à Malte, site qui nous plait beaucoup et que nous ne
nous lassons pas de découvrir, besoin de faire quelques travaux sur Maribou.
Changement de la chaîne de l’ancre. Celle-ci est fatiguée au
bout de dix ans et est composée de deux parties reliées par un anneau frappé.
Vu tous les mouillages qui nous attendent et notre expérience nous n’hésitons
pas pour cet investissement coûteux mais contribuant à notre sécurité. La
prochaine fera 65 mètres de long avec des maillons de 10, plus 25 mètres de
câblot. Achat aussi d’une nouvelle amarre de 30 mètres pour remplacer celle qui
a lâché dernièrement. Vidange du moteur avec changement des filtres, changer
aussi l’huile du moteur hors bord de l’annexe. Resserrer les cardans de
l’éolienne et prévoir de changer vis et boulons, sans parler du décapage des
inox…et il y en a !
Lundi 2 Mai :
Pendant qu’Antoine débute les cours de sa 12ème
et dernière séquence, Phil travaille sur Maribou, et les filles alors ?
Nous prenons le bus, si typique pour rallier la Valette et
découvrir son marché couvert. Marie adore faire le marché ce qui va de paire
avec son enthousiasme à cuisiner.
Nous profitons aussi de l’endroit pour l’achat d’une
deuxième série de cartes postales…nous constatons à regret que nous n’avons pas
toutes vos adresses postales pour un petit coucou personnalisé…dommage !
Pouvez-vous donc nous les communiquer sur le blog ? Merci les copains.
L’après-midi, nous nous rendons dans une boutique où Antoine
et Phil achètent deux fusils harpons en prévision du futur proche, puis au
square afin que Marie fasse de la balançoire…vie normale quoi !
Marie, qui n’a plus de cours depuis un mois commence un
carnet de voyage. Elle choisit les thèmes qu’elle souhaite aborder et passe
« à la moulinette » de la conjugaison, grammaire et orthographe avant
de recopier son texte et de l’illustrer…il ne faut pas perdre ce que l’on a
appris mais pas forcément intégré !!
Quant aux maths c’est plutôt du calcul mental que nous
faisons pour des quantités, des trajets, des budgets…La géographie et
l’histoire se poursuivent naturellement à travers notre voyage et vont plus
loin que les programmes éducation nationale.
Au port de Msida il n’y a pas de sanitaires. Nous devons
donc utiliser la douche à bord et faire la lessive sur le ponton. Nous avons
essayé la laverie mais à 10 euros les 5kg (c’était 2 à Monastir) nous préférons
jouer aux lavandières avec Marie.
Un primeur passe chaque matin avec sa camionnette :
pratique pour les packs d’eau et les kg de pommes de terre qui viennent
réapprovisionner notre cambuse car bien souvent nous devons parcourir plusieurs
kilomètres à pied ou en bus pour trouver un supermarché.
Le temps a changé. Toujours beaucoup de vent mais un grand
et beau soleil. En fonction de la peau de chacun nous devenons
progressivement : rouge, pêche, doré et ambré !
Vendredi 6 Mai :
Périple à la journée afin de découvrir l’intérieur des
terres. Nous prenons le bus, direction Mdina et Rabat.
Nous sommes tous les quatre assis sur la banquette arrière
quand soudain Antoine nous informe que : « ça fume sous ses
fesses ! »
Le moteur est en train de prendre feu. Nous crions
l’information au chauffeur, les gens commencent à sortir, dans le calme, mais
si lentement que Phil débloque et ouvre la portière arrière, saute (côté
circulation) puis nous aide à nous extirper de là !
Une petite frayeur, aucun mal…
Nous poursuivons avec un autre bus, celui-ci sans aucune
suspension, on croirait rouler sur une piste pleine de nid de poules…
Nous découvrons Mosta, située approximativement au centre de
l’île. Son principal attrait est son église à plan circulaire connue sous le
nom de St Mary dont le projet fut inspiré par le panthéon de Rome. Sa coupole
est la troisième plus grande d’Europe mais nous ne la verrons que sur des
dépliants touristiques car l’église est fermée !
Nous nous rendons ensuite à Mdina où nous arpentons les rues
bien propres, bien nettes, bien restaurées. C’est très joli mais un peu
« surfait ». Puis Rabat où nous visitons l’église St Paul dessinée
par francesco Buonamici, architecte qui introduisit la baroque à Malte et
construite par Lorenzo Gafà entre 1656 et 1681.
Enfin Rabat pour la visite des catacombes païennes, juives
et chrétiennes.
Antoine et Marie entament une partie de cache-cache à mourir
de rire et s’attablent aux triclinia funéraires (tables d’agapes) pour les
offrandes votives lors des anniversaires de la mort des défunts.
Dernière journée très culturelle et bien remplie !
Pour ceux qui connaissent Malte, nous avions aussi visité St
julian’s, les villes de Vittoriosa, Senglea et Cospicua.
Pour ceux qui ne connaissent pas je résumerai en disant que
les îles Maltaises sont vraiment une destination agréable pour plusieurs
aspects : il y a des plages, de nombreuses visites culturelles à faire et
perfectionner son anglais !
18 jours déjà…nos regards se portent vers la suite du
voyage.
Samedi 7 Mai :
Nous appareillons à 8h direction la Sicile.
Nous visons Porto palo car ainsi nous n’avons que 55 milles
à parcourir et que cela se fait sur une journée. C’est à la pointe Sud Est de
l’île. Un excellent mouillage nous y attend.
« temps de demoiselle » comme disent les marins.
Mer calme, petit vent E-S-E, grand soleil.
Pendant ce voyage, très reposant nous avons le temps de
rêver, de lire, de bronzer et d’échanger.
Antoine dira qu’il avait peur au début de cette grande
aventure familiale de laisser un peu de lui-même à chaque escale. Finalement,
il pense aujourd’hui qu’il n’oublie rien lorsque nous repartons mais qu’au
contraire il se charge de nombreux souvenirs. Il parle encore de la Tunisie
alors que nous quittons Malte et dit souvent : « Labes ?
Abdoullah, choukrane » !
Marie, quant à elle, joue « au restaurant » et
nous propose une carte alléchante notée sur un petit carnet puis nous sert du
vin nommé « délice » et des petits plats à faire saliver !
15 milles avant l’arrivée nous apercevons déjà les côtes
Siciliennes.
Tiens, nous allons de nouveau devoir nous débrouiller en
italien !
Dans le canal de Malte, nous croisons de nombreux paquebots
chargés de voyageurs ou de containers. Plus facile de vérifier leur route avec
le compas de relèvement de jour que de nuit.
La mer est belle, bleue marine, bleu nuit et bleu acier. Parfois
d’huile, parfois ondulée ou ressemblant à du papier crépon.
Il fait 30°c et nous devons boire souvent pour ne pas nous
déshydrater.
Nous croisons deux tortues, une morte et une vivante. Les
oiseaux et les dauphins n’avaient pas noté notre passage dans leur
agenda ! L’eau est à 20°c…hum, quelle envie de sauter dedans (enfin pour
les enfants !).
C’est ce qu’ils feront une fois l’ancre jetée au mouillage à
Porto Palo.
Le soir nous dégustons plus de 800gr de spaghettis….La mer,
ça creuse !!
La Sicile nous voilà…mais avant nous décidons de rester un
peu à Porto Palo. Sans gonfler l’annexe, seuls au mouillage et seuls sur notre
« petite île » que représente Maribou.
Envie de calme, loin du monde et de son tumulte où les
mauvaises nouvelles tombent souvent à la pelle. Juste le ploc ploc de l’eau
sous la coque, le déhanché de Maribou sur les flôts, nos rires et nos silences.
Dimanche 8 :
Après une bonne nuit, tout le monde est levé avant 8h. Petit
déjeuner puis première baignade des enfants qui ramènent des holothuries.
Nous déménageons. Maribou est déplacé sur des fonds de sable
de bien meilleure tenue encore à 150 mètres de la plage.
Antoine râle mais se remet aussi à ses cours, en souffrance
depuis deux jours.
Lundi 9 :
Nous voulions du vent
Mais il est parti
Du vent au portant
Pourtant que nenni
Tu ne peux que mirer
Ton joli bout de nez
Dans mes verres fumés
Mais y’en a assez
Aujourd’hui peut-être
Ce sera la fête
A nous d’en décider
A nous d’avancer
Mais ce maudit vent
S’en va tout le temps
Il fait beau quand
même
Pour ce petit poème
Un matin ensoleillé
Sur la méditerranée
Bateau à babord
Chalutier à tribord
Ils sont là à pêcher
Et nous à louvoyer
Bravo Maribou tu
passes bien partout
Pendant que nous créons ce poème avec Marie, assises à
l’avant, les garçons discutent à l’arrière, vérifiant notre cap, notre route en
espérant entendre leur ligne de pêche les avertir qu’un poisson a enfin mordu à
l’hameçon.
Nous sommes partis de Porto Palo à 8h30 direction Syracuse.
Il y a bien longtemps que nous n’avions pas fait de
navigation côtière.
La brume de chaleur ne nous empêche pas d’admirer les
paysages de bord de mer du Sud Est de la Sicile.
Quelques milles avant Syracuse de petits dauphins tout gris
viennent nous saluer. Durant cette traversée, Maribou fend la mer
tranquillement, son étrave plonge à peine d’où un simple balancement sans à
coup et même pas d’eau sur le pont. L’eau bruisse et si l’on ferme les yeux on
croit entendre les sons du ressac lorsque l’on est sur une plage.
Arrivés à 13h30 dans la baie de Syracuse nous retrouvons
deux bateaux que nous connaissons de Monastir : Sloopy (Louis et Manon,
canadiens, qui ont participé à notre envie d’une transatlantique, eux qui vient
depuis 14 ans en bateau) et Newlife (Gérard, surnommé Agécanonix).
Le vent se lève à 30 nœuds et nous jetons 60 mètres de
chaîne pour garantir notre mouillage. L’eau est bleu-vert et miroite au soleil.
Nous apercevons d’ici le quai grand harbourg, le port, une partie de la vieille
ville et le château.
Mardi 10 :
Nous sommes 12 bateaux au mouillage et tout le monde a bien
gigoté cette nuit. Le vent ne fait que forcir, force 7 désormais. La pluie s’en
mêle par intermittence.
Nous avons gonflé l’annexe mais Syracuse nous reste
inaccessible pour l’instant.
Comme un joyau mis sous verre que l’on regarde mais que l’on
ne peut toucher. Heureusement vu l’approvisionnement de Maribou nous ne
manquons pas de nourriture, ni d’eau et l’éolienne tourne à plein régime pour
l’électricité.
Marie joue « au sous-marin » assise à sa table à
carte dans sa cabine. Antoine avance grandement ses cours. Phil fait du pain et
moi de la couture.
Voici quatre jours que nous n’avons pas mis le pied sur la
terre ferme mais cela ne manque pas trop. C’est plutôt une envie, qui viendra
dès que vent et mer nous y autoriserons. Nous ne décidons pas.
L’après-midi, atelier fabrication de cerf-volant, autant
positiver le vent et s’amuser avec !
Philippe hésite à faire de la planche à voile mais les
rafales sont trop fortes (50/60 nœuds) et il préfère rester à bord au cas où
l’ancre se décrocherait. Deux bateaux voisins viennent de le vivre !
Goûter de crêpes : c’est toujours le petit plaisir
gustatif que nous nous accordons lorsque le moral des troupes a besoin d’un
réconfort pour durer.
La lecture aide aussi à passer le temps et nous nous
documentons sur Archimède qui est né ici.
Vendredi 13 :
Voilà trois jours que nous visitons Syracuse. C’est super
joli !
J’achète un livre de cuisine car les saveurs de tomates
séchées, le goût du parmesan et les senteurs du marché donnent envie de
cuisiner à l’italienne !
Nous avons aussi fait le plein de livres en français grâce à
une petite librairie du centre ville. Les derniers ouvrages nous avaient été
donnés à Malte par un couple de belges et un peu avant, un échange avait eu lieu
avec Florentin à Monastir.
Florentin dont nous avons eu des nouvelles et que nous
espérons revoir un jour, vrai baroudeur des mers !
Le temps est au beau fixe comme le sourire et l’accueil des
siciliens.
Ici nous sommes bien même si Syracuse ressemble à un village
après Malte.
Mais l’envie d’aller voir plus loin s’impose à nous et comme
le temps nous est favorable nous mettrons les voiles demain et pointerons
l’étrave de Maribou en direction de Catane.
Samedi 14 :
Nous quittons Syracuse pour Catane. Nous atterrissons au
port 6h plus tard.
Visite de la ville, c’est grand, il y a du monde partout en
ce samedi après-midi.
Les enseignes des magasins, du fait de l’Europe et même de
la mondialisation sont les mêmes que dans toute agglomération.
Le style baroque des bâtiments est un peu
« gris ». Catane ne ressemble pas à une ville de bord de mer et l’on
sent que sa préoccupation, ses regards se portent vers la montagne.
Nous nous renseignons pour un « voyage
touristique » autour de l’Etna mais dimanche ce ne sera pas possible car il y a le Giro
(tour cycliste d’Italie !). Voilà une déception. C’est ça parfois le
manque d’information concernant le monde extérieur. Nous reprendrons donc la
mer demain, tant pis !
Dimanche 15 :
Départ à la voile, vent arrière en direction de Taormine. La
navigation est sereine et me permet d’être à l’intérieur pour cuisiner mon
premier plat sicilien.
Dehors le soleil darde ses rayons et il est plus que
nécessaire de porter une casquette ! A 10h du matin il fait déjà 28°c.
Nous avons lu que Catane était la ville la plus chaude de
Sicile et nous voulons bien le croire.
La mer est soyeuse, pétille lorsqu’elle s’ouvre pour laisser
Maribou avancer. Nous longeons la côte, nous en sommes à 2 milles de distance.
Au rythme qui est le notre, nous ne manquons pas de temps
pour admirer l’Etna, imposant, surprenant.
Les neiges éternelles accrochées sur son flanc Est se
détachent des parties de roches noires puis vient le vert : alpages,
forêts, vignes et partout des habitations. Par endroits de « grandes
mottes » comme si des taupes géantes étaient passées par là.
Comment vit-on lorsque l’on a une telle épée Damoclès
au-dessus de la tête ? Sans doute normalement. Sa dernière éruption
remonte à 2006.
Impressionnant avec ses plus de 3350 mètres de hauteur…nous
espérons trouver une solution pour aller à sa rencontre d’un peu plus près,
c’est si tentant !
Nous nous arrêtons dans la baie de Taormine car le vent
s’est fortement levé et que nous ne pouvons plus atteindre la baie de Mazzaro
que nous visions et où l’on s’amarre sur un rocher près de la plage.
Taormine nous surplombe, nous domine, tout comme Eole qui
envoie des « soufflets » à 30 nœuds. Maribou roule dans tous les
sens. La vaisselle s’active dans les placards et je m’attèle à des aubergines
farcies mais qui aura faim ce soir dans ces conditions ?
Lundi 16 : Pas cool du tout !
Après une nuit à faire du rodéo dans Maribou la météo semble
se dégrader. Malgré une annonce calme des fichiers que nous avons consultés
avant de quitter Catane. Pas question de rester là…
Nous ne verrons donc pas Taormine de l’intérieur, ni l’Etna
de plus près alors que nous pensions louer une voiture pour en faire la
découverte…
Il n’y a pas de port avant Reggio di Calabria, 30 milles à
faire.
Ce port se situe sur la côte italienne, plus pratique pour
filer vers les îles Eoliennes et la mer Thyrénienne que le port de Messine sur
la côte Sicilienne.
Seulement voilà, le détroit de Messine c’est pas de la
tarte. Le courant contraire (pourtant à un nœud seulement) nous ralentit mais
surtout le vent grimpe : d’abord 2heures avec 20 à 25 nœuds de vent puis
deux autres heures avec 30 nœuds établis et pour finir deux heures avec plus de
40 !!!! Sans compter les rafales à 50 et 60 nœuds qui
« déboulent » sans crier gare.
La mer est croisée et le haut des vagues perd de ses
rondeurs pour former des crêtes folles, désordonnées. Les moutons galopent.
Heureusement que Maribou est vraiment un bon bateau car nous ne gîtons pas
trop, il ne part pas au lof (encore faut-il savoir le piloter). Nombreux sont
les cargos, alors la vigilance de chacun est sollicitée, relai à la barre et
harnais pour tous !
Nous arrivons trempés, fatigués mais finalement heureux
d’avoir pu et su passer dans de telles conditions.
Nous nous amarrons sur bâbord le long d’un quai du port de
commerce, manœuvre délicate car le vent à 60 nœuds aurait tendance à vouloir
prendre les choses en main. Pendant que je place tous les barre-battages à
bâbord, Antoine prépare les aussières et Philippe amène lentement Maribou vers
le quai, le but étant de ne pas se fracasser contre ce dernier. Puis Antoine
saute sur le quai et amarre Maribou « tranquillement »…voilà, à
écrire c’est simple et rapide mais à faire ce fut une sacrée paire de
manches !
La tête vidée, le corps harassé, nous nous congratulons pour
l’attitude et la participation de chacun à hauteur de ses connaissances et
compétences maritimes durant ces 6 heures qui ont semblées être une éternité.
Trois jours plus
tard…soit le 19 Mai :
Après un vent toujours surprenant, de la pluie et une ville
sans grand intérêt nous quittons Reggio di Calabria à 6h du matin pour finir le
détroit de Messine.
Cet horaire nous est imposé par Dame Nature.
En effet, nous subissons des courants qui demandent de tenir
compte de la marée à…Gibraltar !!!
Dans la partie où le courant est le plus fort, Maribou
avance à 5 nœuds et en gagne 4 de plus grâce à celui-ci. Si vous vous trompez
vous arrivez à l’opération inverse : soit une avancée à un nœud à
l’heure !
Il y a par endroit des tourbillons, à d’autres on a la
sensation que Maribou est porté sur un tapis roulant !
Dès le détroit passé nous bifurquons sur bâbord. C’est
magnifique. Nous sommes proches de la côte italienne, de celle de Sicile où
nous voyons la face Nord de l’Etna et devant nous les îles Eoliennes
(Stromboli, Panaréa, Lipari et Vulcano où nous allons).
Nous avons donc quitté la mer Thyrénienne pour la mer
Ionienne…
Les brumes de chaleur empêchent de prendre des photos qui
permettraient de mieux partager avec vous ce qui régale nos yeux ce matin.
Vendredi 20 :
Nous faisons l’ascension de Vulcano. C’est impressionnant de
marcher sur les pentes d’un volcan en activité. Chaque fumerolle rappelle la
prudence et notre vulnérabilité.
Voici le texte de
Marie, extrait de son carnet de voyage :
Un jour de beau temps
nous allâmes visiter le volcan Vulcano. Alors que nous sommes à la moitié du
chemin nous apercevons une cabane et nous voyons une dame qui nous fait payer
pour voir ce volcan. Puis nous continuons à grimper.
Très essouflé Antoine
commença à avoir mal au cœur et maman lui donna à boire, alors que papa et moi
avancions vite et fort bien.
Arrivés au sommet nous
les attendîmes et nous en profitâmes pour nous reposer sur quelques pierres
volcaniques.
Tout le monde réuni
nous commencions à refaire quelques pas quand soudain nous sentîmes une odeur
d’œuf pourri. C’est celle du souffre. Ayant pris des foulards bous les avons
mis.
Nous allâmes à la plus
haute colline et vîmes le paysage et les fumerolles.
Puis pour m’amuser je
pris une pierre que je lançai sur un tas déjà fait par les gens parvenus au
sommet avant nous.
Nous prîmes le chemin
du retour où nous croisâmes un big troupeau de chèvres affamées dévorant des
herbes. Leurs mamelles sentaient le lait. La descente finie nous allâmes manger
quatre bonnes pizzas.
L’après-midi baignade et en fin de journée nous changeons de
mouillage. Cela permet de découvrir de nouveaux paysages et c’est l’avantage de
se déplacer avec sa maison !
Le soir, magnifique couché de soleil avec l’île de Fudiculi
en arrière plan.
Les jours suivants sont consacrés au farniente et à la
rencontre avec Aziz et Sabine (bateau Hoggar). Ils avaient aussi hiverné à
Monastir mais c’est ici que nos chemins se croisent. Moments chaleureux passés
ensemble et nous espérons nous retrouver un jour, ailleurs…
Mardi 24 :
Nous décidons de poursuivre notre chemin sur la côte nord de
la Sicile en ralliant Cefalu mais après 5 milles de route, Maribou en décide
autrement. Un fuite d’eau déclarée officiellement au niveau du chauffe-eau.
Demi-tour !
Une heure plus tard nous voilà à l’île de Lipari. Philippe effectue
la réparation. Nous en profitons pour visiter le village, croiser de nouveau
Aziz et Sabine, poster la séquence 12 d’Antoine qui est enfin en grandes
vacances !
Le problème est que Philippe a trouvé des vis toutes
corrodées bien que changées il y a quelques mois seulement. Il pense que nous
avons des soucis électriques conséquents (vu d’autres problèmes) et que nous
devons entamer un chantier avant d’envisager une énorme traversée : celle
de l’atlantique.
Jeudi 26 :
Décision prise de poursuivre en direction de l’île d’Elbe et
de rejoindre la France (au lieu du nord de la Sicile, sud Sardaigne et îles
Baléares) car s’exprimer en français sera plus simple pour tous les travaux qui
maintenant s’accumulent.
Mais une fois de plus Maribou décide, ou bien son
comportement nous fait prendre de nouvelles orientations.
Cette fois c’est le moteur qui fait des siennes ! Nous
naviguons presque toute la journée à la voile allant de 0.5 mille à l’heure à 5
selon les désirs d’Eole.
Bon, Elbe, c’est trop loin en une seule navigation (3 jours
minimum) dans ces conditions !
Après 26 heures de navigation où les quarts de nuit à 3
s’enchaînent sereinement nous atterrissons au Nord de la baie de Naples.
Dernier quart de
cette navigation entre 5 et 7 heures du matin :
C’est au petit matin
que se mesure le temps qui passe. L’aube apporte avec elle l’espoir d’un
nouveau jour et avec elle le précédent trépasse.
Fulgurance des
instants qui s’élancent à la poursuite du futur. Premiers rayons de soleil qui
ne chauffent pas mais éclairent le monde comme la pupille de l’Homme déjà levé
qui patiente et attend un signe.
Un signe, de lumière,
un signe de vie, laissant derrière lui un passé dont il ne peut faire table
rase. Il ne le souhaite pas forcément d’ailleurs car c’est de là qu’il tient sa
force.
Ces secondes magiques
du jour nouveau marquent la répétition tout comme la somme des possibilités à
venir.
Elan premier du petit
matin. Ouvrir les yeux, son cœur à son destin, le prendre par la main, le mener
encore et plus loin avec en point de mire l’horizon, la liberté de penser et
d’agir, en prendre conscience, le souhaiter car déchargé du fardeau de la nuit,
des ténèbres qui assombrissent et déforment.
Ainsi allégé, reposé,
sourire et apprécier. Espérer ou décider de ce que sera cette journée.
Le port, pas cher du tout, à 100 euros la nuit !!!
Nous ne sommes pas déçus de ces changements de programme car
nous voyageons et voyons de toute façon de merveilleux endroits mais cela
demande de s’adapter très vite…
On peut même trouver un intérêt aux poubelles
napolitaines !!!
Du 27 au 31 Mai :
Nous avançons doucement mais surement. Mouillage à l’île
d’Ischia puis les îles Pontines où nous mouillons à l’île Ponza. C’est tout
simplement grandiose !
Nous regagnons ensuite le continent et pause de deux nuits à
Nettuno, jolie petite bourgade.
Cet arrêt sera jugé comme « vital » par Marie, en
effet nous sommes tous très fatigués.
En navigation dès 7 heures du matin, le plus souvent,
manœuvres, vigilance, tangage, roulage etc…
Nous profitons de cette étape pour dormir et flâner dans la
ville et à la plage.
Le mois de Mai s’achève avec un lot impressionnant de
visites, découvertes, imprévus…ce qui ne nous a pas fait oublier les
anniversaires de Violette et Belle, ni la fête des mamans !
Cet écrit à paraître en juin avec déjà mille choses à
raconter mais ce sera pour plus tard…les difficultés à avoir internet sont
énormes…
Nous vous envoyons mille baisers salés.
Les 5 Maribous